Malgré l’importance de sa place dans l’économie des pays en développement, le secteur rural souffre d’un accès difficile aux services financiers nécessaires à son développement. Incapables de répondre aux exigences d’états financiers fiables ou de garanties classiques par les institutions financières, les entrepreneurs ruraux sont boudés par celles- ci. Les petites exploitations, pourtant plus nombreuses, sont les plus pénalisées nonobstant leur
rôle dans la promotion de la sécurité alimentaire des villes. Quand elle existe, l’offre de crédit rural est peu adaptée à la nature systémique de l’économie rurale qui combine chez le même opérateur production agricole vivrière et commerciale avec différentes formes d’élevage et activités non agricoles. Les besoins de vie (nutrition, santé…) sont étroitement liés aux besoins d’entreprise, ce que ne comprennent pas toujours les IF, enregistrant de ce fait un taux élevé d’échec qui accentue leur réticence envers le secteur.
En réaction à ce hiatus et sous l’impulsion des agences de développement, des approches innovantes ont été mises au point au cours des dernières années et semblent devoir permettre un financement plus efficient du secteur rural en termes de quantité mais aussi de qualité. Ces approches ont compris que le besoin du paysan n’est pas toujours celui de l’argent, mais de diverses autres solutions ne provenant pas toujours des IF. De nouveaux mécanismes permettent par ailleurs de palier à l’absence des garanties tout en rendant le remboursement plus sûr.
De fait, il se construit un nouveau paradigme du financement rural qui a besoin d’être mieux connu pour être mieux utilisé. Tel est l’aiguillon de l’organisation de la 1ère édition des Rencontres Internationales de la Finance Rurale (RIFIR 25) qui voudrait mettre face à face la demande et l’offre multiforme de financement rural sur un double plateau intellectuel et festif. Les conférences et débats, les transactions diverses qui émailleront ce guichet unique du financement rural permettront de résorber les réticences envers un secteur qui est plus une opportunité qu’une fatalité pour les PED. Les RIFIR se voudraient aussi une plateforme d’échanges d’expériences entre IF et organismes impliqués dans le financement agricole, tout en permettant aux agences d’aide de mieux comprendre les spécificités du secteur rural et mieux ajuster leurs modes d’intervention. Des formations intensives sont également prévues, destinées à familiariser les participants avec les techniques innovantes de financement rural, notamment l’approche par les chaînes de valeur porteuse de tant d’espoirs. Le plateau commercial permettra aux entrepreneurs ruraux et à tous les prestataires ciblant ce secteur d’exposer et vendre leurs produits. En somme, un grand jamboree du monde rural à ne rater à aucun prix !
Renforcement des capacités des personnes et des organisations en banque, microfinance, développement rural et management.